mercredi 21 décembre 2011

"Caktus T01 : Le masque de vert" de Nicolas Pothier et Johan Pilet (Glénat - Treize etrange)

O O O O O

La ville de Santa Pé tremble : un gang de bandits masqués, les Pasamontas, mettent à feu et à feu la ville. C'est du pain béni pour un gouverneur avide de pouvoir et de fortune qui en profite pour augmenter les impôts mais c'est une catastrophe pour le shérif qui est à deux doigts de la dépression en attendant son remplaçant.
Celui-ci c'est Jim Brown qui, sur la route de Santa Pé, rencontrera Diogène, un boulet en puissance qui sera un atout par la suite. Une fois à Santa Pé Jim cache la vrai raison de sa venue et avec Diogène ils se font passer pour les nouveaux blanchisseurs de la ville. Jim en bon justicier choisira d'officier en justicier masqué et se fera appeler Caktus.

On se laisse embarquer dans ce western, inspiré des univers de Lucky Luke et de Zorro, avec le justicier masqué, les bandits un peu abrutis, le méchant puissant, le traître et les habitants acerbes. L'humour et les jeux de mots sont à chaque coin de rue de Santa Pé pour le plus grand plaisir du lecteur. J'ai passé un assez bon moment pour avoir envie de lire Ratafia autre fait d'arme du scénariste Nicolas Pothier.

Conseillé dès 11 ans - Série en 2 tomes

vendredi 16 décembre 2011

"Fables nautiques" de Marine Blandin (Delcourt - Shampooing)

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Tant de personnes différentes se rencontrent et se faufilent dans cet énorme centre nautique construit sur un cimetière d'animaux. On croise, au milieu des bassins et des vapeurs, des vieilles accros aux ragots et au bain chaud à bulles, des nageuses de danse synchronisée, un maître nageur pistant un petite vieille qui sème des carottes à tout va dans le grand bassin et j'en passe. Chaque personnage est typique du lieu et pourtant atypique, chacun a son histoire, ses ambitions et ses rêves.
Les doigts fripés, on ressort de cette lecture dépité par le mystère qui plane dans le centre nautique et l'effondrement utopique qui suivra...

Fables nautiques est donc un premier album prometteur dont certains dessins m'ont fait penser à l'univers de Christophe Blain. Marine Blandin aurait pu ajouter quelques planches pour qu'on ait moins cette impression que tout se passe très vite. Un temps du récit plus long permettrait de donner plus de poids à la fin de son histoire.

C'est quand même une BD à lire et qui ne fait partie de la sélection officielle du festival d'Angoulême pour rien. 

Conseillé dès 14 ans - One shot

samedi 3 décembre 2011

La Coquille Saint-Jacquebrel (Hervé le Tellier)

Dans le port d'Amsterdam,
où tant de maris passent,
la coquille Saint-Jacquebrel
a le cœur à marée basse.
Une moule l'a quittée,
et le mollusque affligée
dans le vent du nord
compose.
Et que compose-t-elle,
la coquille Saint-Jacquebrel ?
De tragiques chansons d'amour
où ça vous rime avec toujours
et des chansons de désespoir
qui vous plongent dans le cafard.
Sous le ciel bas et gris
la coquille Saint-Jacquebrel
fait des perles de pluie
et l'on voit ses amis pleurer.


Texte d'Hervé Le Tellier issu du livre Les Opossums célèbres (Le Castor Astral) où on peut retrouver aussi le tyrannozorro ou le homarylinemonroe


vendredi 2 décembre 2011

"Abélard" de Régis Hautière et Renaud Dillies (Dargaud)

❤❤❤❤❤

Il ne faut pas se fier à ce dessin charmant et mignon s'annonçant aux regards furtifs comme de la BD purement jeunesse : la série Abélard s'adresse certes aux enfants mais aussi à toutes les autres générations !
C'est souvent le cas avec les BD d'humour qui ont une double lecture comme Naguère les étoiles, Gaston ou Walter le loup (les enfants ne rient pas aux mêmes moments que les adultes et vice-versa) mais c'est plus rare dans de la BD "de tranches de vie".

Le jeune poussin Abélard, amoureux de la belle Epilie, pense la conquérir en lui offrant la lune. Or pour cela il faut voler et il se met en tête qu'il lui faut une machine à voler qu'on ne trouve qu'en Amérique. Il entreprend un voyage jusqu'à sa terre promise et sur le chemin il fera des rencontres plus enrichissantes les unes que les autres qui le feront grandir à chaque pas. La vie n'est pas facile, il s'en rend compte, mais il s'accroche à un optimisme alimenté par les citations sortant de son chapeau chaque matin. Son compagnon de route Gaston tentera de le rendre rationnel, il tentera oui...

Ça peut paraître plein de bons sentiments, et c'est le cas, mais c'est fait avec tellement de poésie, de justesse et de finesse tant dans le texte de Régis Hautière que dans le dessin si particulier et magique de Renaud Dillies (qui avait signé Bulles et Nacelles), qu'on est porté et emporté par l'histoire d'Abélard.

J'étais tellement dans l'histoire qu'à la fin j'ai pleuré ! Et j'ai beau pleurer au cinéma, il est rare que cela m'arrive en lisant.

Conseillé dès 11 ans - Terminé en 2 tomes

"Celle que je suis" de Vanyda (Dargaud)

O O O O O

J'avoue que j'ai tendance à aimer les films, les séries et les BD qui parlent d'adolescence. Peut-être est-ce par nostalgie de cette période merveilleuse où l'on découvre la sexualité, les fêtes, les excès, le bac, la première indépendance et/ou la conscience morale tout en étant insouciant et inconscient de ce qui va suivre. Ah ouais c'était bien...

Toujours est-il qu'en mode adolescent ou non la série Celle que.. est appréciable parce qu'elle fait passer les jeunes pour ce qu'ils sont sans trash et sans bonnes morales ou bons sentiments. C'est certes une BD générationnelle et dite "de filles"mais dont on ne se sent pas étranger pour autant.
Vanyda sait rendre ses personnages beaux - ou pas - attachant ou repoussant et je me suis laissée avoir avec les deux premiers tomes puis le troisième, Celle que je suis.
On suit Valentine, jeune fille abandonnée par son père, aux amitiés tournantes, aux avis marqués, en proie à des questions existentielles d'adolescente et vivant ses premiers amours...

Allez-y si, comme moi vous aimez les "teen movie", et sinon, sans un mot, offrez-le à votre petite cousine, sœur ou nièce pour Noël et elle vous en parlera mieux que moi.

Conseillé dès 13 ans - Terminé en 3 tomes