lundi 10 décembre 2012

Bibliotasque #5

James,

Vous avez peut-être le permis de tuer - au service de sa majesté -  mais tuer n’est pas jouer. Comme on ne vit que deux fois, j’utilise le second crédit avant le game over.

Rien que pour vos yeux je veux lancer "l’opération tonnerre" pour vous voir vivre et laisser mourir l’espion qui m’aimait.
Au Casino Royale, vous me retrouverez pour une partie yeux dorés dans les yeux. Comme à votre habitude c’est dangereusement vôtre que vous viendrez, en homme au pistolet d’or, vous confronter aux doigts d’or de mes hommes de main Octopussy et Moonraker.

Ainsi j’aurai un léger sursis et je mourrai un autre jour  - sauf si demain ne meurt jamais - mais mes diamants sont éternels et le monde ne suffit pas à les cacher. Peut-être les trouverez-vous quand le ciel vous tombera sur la tête...

Bons baisers de Russie
Dr No


James Bond

samedi 8 décembre 2012

"Lou T.06 : L'âge de cristal" de Julien Neel (Glénat - Tchô la collec...)

O O O O O

Comme nous tous, Lou grandit ; dans L'âge de cristal elle est devenue une jeune étudiante, grande soeur baby-sitter, qui voit sa mère aller dans tous les sens et qui vit une vie décousue. Qu'en est-il de Richard (le père de son petit frère) ? de Tristan (son grand amour) ? de Mina (sa meilleure amie) ?
Ils font toujours partie de la vie de Lou, mais celle-ci est plus préoccupée par l'apparition curieuse de grand cristaux roses qui permettraient un lien avec un monde parallèle. Ainsi ce tome nous mène vers de nouveaux horizons qui présagent que Lou deviendra femme dans les prochains tomes...

Et là ça me pose un problème ! En soi, une série qui évolue au même rythme que ses lecteurs c'est bien sur le papier, mais il va falloir le faire avec assez de subtilité pour que tous les lecteurs y trouvent leur compte sans se sentir distant de l'héroïne. Je trouve que Julien Neel a fait de bons choix pour ce tournant mais j'attends la suite pour voir...
Concernant l'illustration j'ai apprécié qu'il revienne à un dessin plus brut que Laser Ninja (le tome précédent qui m'avait un peu déçue par son traitement graphique) et il a fait un beau travail sur le contraste entre les ambiances de jour et de nuit.

Je conseille le tome et la série, bien sûr, même si cette histoire des cristaux sort un peu de nulle part.

Conseillé dès 12 ans - Série en cours

samedi 24 novembre 2012

"Le Train des orphelins T.01" de Philippe Charlot et Xavier Fourquemin (Bamboo - Grand Angle)

O O O O O

Dans les années 20 aux Etats-unis, des enfants de tous âges (orphelins ou non) font l'objet d'une traite des orphelins. Ils embarquent dans un train qui fera escale dans chaque patelin voulant permettre à ses habitants en mal d'enfants, ou de main-d'oeuvre, d'adopter. Certains préparent l'accueil alors que d'autres décident de faire cela sur la place publique comme s'il s'agissait d'une foire aux bestiaux. 
Dans cette histoire une fratrie menée par Jim, dont le père ne peut plus s'occuper, va devoir faire face à l'abandon et à la séparation. Mais des amitiés se lient dans le train : des connaissances qui resurgissent 70 ans plus tard...

J'avoue que je ne connaissais par l'histoire vraie de ces orphelins et le scénario de Philippe Charlot est assez bien ficelé pour en montrer les limites et les dérives et surtout pour donner envie de lire la suite immédiatement (Janvier 2013). Xavier Fourquemin a su adapter son dessin (complètement différent de celui de La Légende du Changeling) à cet univers dans lequel on s'attache très facilement aux personnages.

Une réussite pour laquelle je conseille de prendre un billet...

Conseillé dès 11 ans - Série en cours

jeudi 22 novembre 2012

"Les Folies Bergères" de Zidrou et Francis Porcel (Dargaud)

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Nous voilà immergés dans les tranchées françaises de la Première Guerre Mondiale alors que les troupes vivent en espérant des lendemains meilleurs, au point de baptiser leur camp "Les Folies Bergères" en hommage au fameux cabaret où elles comptent bien fêter la fin de la guerre.
En attendant un soldat pense à sa femme qui attend leur enfant, un prisonnier survit à une fusillade, un prêtre va être confronté à cette horreur, une hiérarchie pèse, une petite fille se retrouve dans le no man's land et la folie ne fait pas partie que du nom du camp mais de chacun.

L'histoire est forte, le scénario est bon, le graphisme est puissant par le trait et l'univers noir et blanc teinté de couleur quand la vie de ceux qui attendent est évoquée.
C'est vraiment une bonne BD que je la conseille vivement, pas seulement parce que j'adore le travail de Zidrou mais aussi parce qu'elle laisse perplexe une fois terminée.
Je reste sur ma faim quant au dessin qui aurait mérité d'être mieux mis en valeur en étant un poil moins sombre, et ce, sans dénaturer l'histoire.

Il faut parfois se concentrer pour distinguer les différents éléments d'une scène, et c'est certainement voulu, mais cela m'a gênée. Vous me direz : c'est un détail...

Conseillé dès 16 ans - One shot

jeudi 8 novembre 2012

Bibliotasque #4

Oyez Gens de France et d'ailleurs !

Je, Francois Villon, je voudrais me suicider mais j'ai pas le temps. Mon oeil de Pâques a trop souffert des longues peines, conséquences de la ballade pour un père oublié. Les lois de la gravité m'ont fait tomber assez bas pour que ma Darling fasse de moi un Montespan cocu bien triste.

Borderline, bord cadre et au bord du gouffre, je prends le métro Charly 9 et descends à l’arrêt Ô Verlaine pour enfin atteindre mon salut : le magasin des suicides. Mon choix se porte sur le poison "over the rainbow pour Rimbaud".
- "Mangez-le si vous voulez mais on ne fait qu'à emporter", me rappelle la vendeuse.

Je m’exécute à peine le pas de la porte franchi, j'entends peu à peu les bruits de la ville se mettre en veille et je m'éteins.


Jean Teulé

samedi 3 novembre 2012

"Le Magasin des suicides" de Oliver Ka et Domitille Collardey (Delcourt)

O O O O O

Inspiré du roman de Jean Teulé (que je recommande vivement et avec insistance) cette BD nous fait entrer dans le magasin des suicides tenus par les sinistres cyniques Tuvache. Ils vendent une porte de sortie à ceux qui veulent en finir avec la vie à coup de pendaison, d'immolation, de poison ou de bonbons à l'arsenic. Fatalistes, pessimistes, un brin déprimés, mais pas suicidaires, les membres de cette famille mènent bien leur affaire à un détail près : le petits dernier de la famille, qui aime les couleurs, la musique festive, la beauté... Bref la vie ! Ce gamin mettra en péril - ou pas - la vie du magasin et de sa famille.

Bien que j'ai lu le roman il y a un moment, l’adaptation est fidèle. Le lecteur s'invite dans la maison des Tuvache comme dans une maison de poupées grâce au perspectives et aux "coupes transversales" des premières pages. Je ne connaissais pas le travail de Domitille Collardey qui prend soin à mettre du mouvement dans chaque pièce de cette maison et qui y livre des détails qui servent très bien l'histoire. Le coloriste, Max de Radiguès, a fait un super boulot appréciable notamment à chaque apparition d'Alan Tuvache.

La BD m'a fait autant d'effet que le roman et aurait pu aller jusqu'à me faire autant pleurer si la fin avait été développée sur plus de pages. Elle était un peu trop rapide à mon goût.

Conseillé dès 15 ans - One shot

mercredi 31 octobre 2012

"La Liste de mes envies" de Grégoire Delacourt (JC Lattès)

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Jocelyne avait des rêves et des envies - de ceux l'ont croit possibles - comme être plus mince mais être gironde, être styliste mais devenir mercière, avoir ces deux parents auprès d'elle et pas une moitié de père et, enfin, avoir épousé le prince charmant.
Cependant elle doit, comme tout le monde, s’accommoder d'une vie qui lui paraît parfois lourde, et qu'elle finira par trouver pas si mal une fois qu'elle aura gagné (grâce à la loterie nationale) de quoi faire la liste de ses envies - même les plus futiles.

Ce livre a eu un succès inattendu et fulgurant lors de sa sortie mais bien mérité pour ne pas être qu'un effet de mode. Ça fait du bien une écriture simple avec une touche de poésie, une histoire simple sans trop d'esprit torturés et tortueux, bref un livre simple mais pas simpliste.
Il s'agit du bilan d'une vie et des choix qu'elle impose, de l'évolution de cette femme qu'on aime voir se prendre en main même si ce n'est simple pour personne. C'est une histoire qu'on n'aimerait pas vivre et en même temps qui pourrait si vite nous arriver.

C'est un livre que je conseille en toutes saisons et qui se lit facilement

Conseillé dès 16 ans

mercredi 17 octobre 2012

"Sacrée Famille" de David Safier (Presse de la cité)

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Je connaissais David Safier de réputation mais je n'avais jamais mis le nez dans une de ses fictions. Et quelle erreur si elles sont toutes aussi drôles, décalées, fantastiques et bien écrites que Sacrée Famille !

C'est l'histoire d'Emma Wünschman, qui est devenue libraire par sacrifice alors qu'une belle carrière d'agent littéraire l'attendait avant qu'elle ne tombe enceinte. Une ado en rebellion, un jeune garçon à la limite de l'autisme littéraire et un mari absent plus tard, elle est confrontée à sa vie pas folichonne quand elle revoit une ancienne collègue agent à la vie merveilleusement "American way of life". Dans un élan de bonté celle-ci lui propose de rencontrer Stefenie Meyer pour qu'elle fasse une dédicace dans sa librairie qui a bien besoin de ce coup de pouce.
Tout ce serait pas trop mal passé si la petite famille Wünschman ne s'était pas pointée à la soirée, où rencontrer la diva des écrits vampiriques, déguisée en monstres. La honte, l'égarement, l'énervement, la frustration et la rencontre d'une sorcière malveillante les mèneront à se retrouver dans la peau de leurs personnages monstrueux : une momie, un loup-garou, un vampire et Frankenstein.
Et vous imaginez bien que tout ce beau monde ne va pas rentrer paisiblement chez lui et reprendre une activité normale...

On passe du point de vue d'un personnage à un autre avec un parfait enchaînement sans perdre le fil conducteur d'un histoire abracadabrantesque, qui est un roman et pas un roman fantastique, dans lequel nous suivons, avant tout, l'histoire d'une famille restée humaine et en crise...

Conseillé dès 14 ans

samedi 8 septembre 2012

Bibliotasque #3

Jouons à la courte paille ou aux poupées russes, mais ce qui me meut aujourd'hui c'est d'avoir ma part du gâteau. Tu as cru l'espace d'un instant que ces riens du tout suffiraient à me calmer mais c’est à tes risques et périls, jeune homme.

Tu dis qu'il faut aller à Paris où le tout transite dans une quelconque auberge espagnole et qu'il faudra peut-être que j'y aille par mes propres moyens. Ai-je l'air de famille d'un idiot ? Aller à la capitale je suis ni pour ni contre, bien au contraire mais je ne m'empêcherai pas de profiter du butin que tu auras récupéré.

Chacun à sa place, chacun ses emmerdes et chacun cherche son chat.


Cédric Klapisch

vendredi 31 août 2012

Bibliotasque #2

Les amants de Lucie, Harry en tête, ont bien des choses à dire sous les cerisiers et l'ibicus.
Enfin en vacances vacances, à table à boire un petit jaune avec la Marie en plastiqueils content leur exode - au goût de ver dans le fruit - subi sous un temps de Toussaint.

Décidés à repartir des cases départ, ils ont pris un avionnet, un petit rien tout neuf avec un ventre jaune, qui devait les mener jusqu'à Sakhaline.
Encore les yeux dans le bouillon, même après avoir gobé des tartines de courant d'air et un jus tutti frutti, on leur a rabaché, à leur arrivée : "Bienvenue à Jobourg ! Bienvenue à Jobourg"

La blague était signée Raoul et, pour rejoindre Sakhaline, il fallait y aller les pieds dedans les petits ruisseaux pour passer la frontière sans se prendre les premières cartouches d'un garde-frontière novice.

A l'écoute de cette histoire Lucie se dit qu'Harry est fou.


Rabaté





"Au pays des kangourous" de Gilles Paris ( Don Quichotte)

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Simon, 9 ans, retrouve son père dans le lave vaisselle de leur appartement parisien que sa mère a déserté depuis qu'elle est partie travailler en Australie, "au pays des kangourous".
Cet épisode marque le début de la dépression de Paul, le père du petit, qui passera par différents stades que Simon aura parfois du mal à comprendre.
Les adultes lui mentant à tours de doigts pour le protéger, il pourra compter sur la jeune Lily, chuchotteuse à l'oreille des malades, qui fréquente les mêmes établissements que son père et qui sait mettre des mots sur les questions et les peurs du garçon.
Déraciné de chez lui pour aller vivre chez sa grand-mère Lola - aux amies et aux moeurs parfois curieux - Simon devra trouver sa place au milieu d'adultes lui cachant une vérité dont il a besoin pour retrouver sa place de fils auprès de son père.

Ce livre est très bien écrit, juste, tendre, drôle, parfois triste, et rend crédible la parole d'un jeune garçon devant faire face à une période difficile pendant laquelle les épreuves se cumulent mais dont ressortiront aussi des premiers émois.

Je ne peux donc que conseiller ce livre et dans la foulée faites un tour par Autobiographie d'une courgette du même auteur.

Conseillé dès 14 ans

lundi 20 août 2012

"Veuf" de Jean-Louis Fournier (Stock)

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Dans la lignée de son livre Où on va papa? où il nous confiait, avec humour, sa vie de père d'enfants handicapés avec ce que cela comporte comme poids ou comme légèreté, Jean-Louis Fournier se livre au sujet du deuil de sa femme au fil des pages de Veuf.

L'humour y fait une brève apparition quant au contenu d'un livre de psycho sur le deuil dont l'auteur ne retiendra qu'une phrase. Mais ce livre est surtout une lettre ouverte à sa femme pleine de tendresse, d'un peu de remords et surtout d'amour. On ne suit pas un homme faisant son deuil en y empruntant toutes les phases connues, on entre juste dans l'intimité d'un homme qui doit continuer à être heureux et vivre seul dans des endroits qui n'avaient de sens qu'à deux.

"Tous les jours, et à tout point de vue, je vais mieux, de mieux en mieux."

C'est donc un témoignage maginifique et facile à lire... Qui peut aisément se lire en vacances !

Conseillé dès 16 ans

samedi 4 août 2012

"Une histoire un peu approximative de France" de Gudule et Maaki Vaasa (Editions Gargantua)

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Bon alors comment dire les choses simplement et sans méchanceté aucune : c'est une belle promesse sur le papier et en feuilletant mais c'est plus que décevant quand on le lit.

Les illustrations sont pas mal, bien que parfois peu adaptées à un jeune public alors que c'est clairement lui qui est ciblé.
On sait qu'on part pour une lecture humoristique mais les "blagues" historiques de Gudule sont parfois limite - pourtant je suis plutôt bon public - et donc on ne rit pas. C'est dommage.
Je ne le mettrai donc pas dans les mains d'un jeune... ni d'un ado, ni d'un adulte.

vendredi 3 août 2012

"La Peau de l'Ours" de Zidrou et Oriol (Dargaud - Long Courrier)

O O O O O

Teofilio conte sa vie alors qu'il avait l'âge d'Amadeo, le jeune homme qui prend soin, tous les jours, de venir lui lire son horoscope. Sa rencontre avec Don Podomoro changea sa vie et la vision qu'il en avait et le mena surtout à vivre son premier amour...

Zidrou a le don de nous mener dans des univers complètement différents (de L'élève Ducobu à Boule à Zéro en passant par Lydie) mais assez bien pensés et contruits pour qu'on oublie le reste. Le dessin d'Oriol, parfois spécial dans les jeux d'ombre, sert très bien cette histoire de vengeance sur fond de mafia en Amérique et de désillusion en amour.

C'était un coup de cœur jusqu'à ce que la fin me déçoive : l'album aurait pu se clore quelques cases avant... Malgré tout je conseille cette lecture, et celle de Lydie si ce n'est déjà fait.

Conseillé dès 15 ans - One shot

jeudi 26 juillet 2012

Bibliotasque #1

Celui-ci a bien le droit de rêver de Monroe, Arnold, Clara, Léo et Léa, dans une fôret sur laquelle il garde un oeil.

On traversera un bosquet tarabisoté et, là, on ira de surprise en surprise : on vivra la légende du quatrième Roi, on retrouvera la petite fille et la mort puis on assistera aux jeux olympiques des insectes et, quand on se sentira bien seul au monde par un temps de canard, on pensera qu'ailleurs au même instant certains vivent un week-end avec préméditation avec un temps de parole réduit dans la tribune de libération d'illustrations.

On sortira de ce cabinet de curiosité grâce à la ruse du petit poucet en ayant semé les cailloux de Chacha qu'on avait dans les fonds de poches.

Enfin on retrouvera, pour le dessert, ce colporteur d'images, émissaire de messages subliminaux, qui ne s'est pas caché bien loin, parce qu'après tout, Genève c'est pas le lac à boire et c'est pas la fin du monde !

Tom Tirabosco





samedi 23 juin 2012

"Hell" de Lolita Pille (Grasset)

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Hell, jeune fille trop riche, trop belle, trop bien née a une vie pas compliquée et que certains pourraient envier : elle ne fait que shopper, dîner et sortir avec les mêmes personnes dans des lieux prestigieux où le Tout-Paris jet-setteur se retrouve. Elle a ce qu'elle veut quand elle veut.

Le problème c'est qu'elle ne sait pas exactement ce qu'elle veut, qu'elle se rend compte qu'elle a une vie vide de sens parce que sortir, baiser, taper de la coke et recommencer ce n'est pas la vie... et puis... et puis elle rencontre Andréa tout aussi riche, beau et pourri gâté mais en plus il philosophe, comme elle.
Les limites d'une vie pleine d'artifices font que leur amour en devient aussi un alors qu'il était ce qui pouvait les sauver.

Cet écorchement de la jeunesse dorée parisienne a un rythme effréné où Lolita Pille nous donne du trash avec style et démontre le vide de ces vies sans nous lasser.
Mon seul "problème" a été que, comme j'ai lu le Poche reprenant l'affiche du film, Hell avait les traits de Sara Forestier quand je lisais... Et je risque d'être déçue quand je verrai le film, si je le vois.

Conseillé dès 16 ans

mercredi 20 juin 2012

"L'Enfant cachée" de Loïc Dauvillier et Marc Lizano (Le Lombard)

O O O O O

Encore une histoire de Seconde Guerre Mondiale se dira-t-on !
On ne pourra pas dire le contraire mais,  l'histoire de cette grand-mère expliquant à sa petite fille sa vie de petite juive au pire moment qu'il soit de l'être est touchante sans être misérabiliste, vraie sans être documentaire, simple comme une histoire racontée à une enfant.

On se met à la place de cette petite qui, déjà, doit imaginer sa grand-mère alors qu'elle était petite fille, et se figurer toutes ces inepties dues à la guerre. L'image marquante c'est lorsque Dounia, l'enfant cachée, retrouve sa mère rescapée d'un camp et si différente de celle qu'elle a connue.

Ce type de dessin au service d'une histoire forte racontée aux enfants me rappelle Ma Maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill de Jean Regnaud et Emile Bravo (Gallimard) que je conseille vivement !

Conseillé dès 7 ans - One shot

samedi 28 avril 2012

"Anagrammes : pour sourire et rêver" de Jacques Perry-Salkow (Seuil)

O O O O O
Quel bonheur de lire ce dictionnaire d'anagrammes de célébrités !!!
Jacques Perry-Salkow nous surprend avec certaines de ses associations d'idées liées au principe de l'anagramme (mélange des lettres d'un mot ou d'une phrase pour en créer de nouveaux).

Je ne connais pas toutes les personnes qu'il a croquées et décortiquées, mais c'est le genre de livre qu'on lit avec plaisir et rapidement tout en étant prêt à le relire par peur d'être allé trop vite.
Et surtout c'est le genre de lecture qui donne envie d'écriture et de jeux de mots...
Peut-être allez-vous vous prêter à l'exercice ? Peut-être vais-je me lancer ?


Florilèges du livre
La belle au bois dormant / Mouillant sa robe au bal
Le colonel moutarde / Cluedo mortel à Noël
Jules-Edouard Moustic /  Ma joie : des trous du cul !
"L'Origine du monde" Gustave Courbet / Ce vagin où goutte l'ombre d'un désir
La statue de la liberté / Astre à belle altitude
Vercingétorix, roi des Gaules / Digne vers toi, glorieux César !
Eric Zemmour / mourez, merci
Nicolas Sarkozy, Président de la République française / Son air d'cocker, le baratin perfide, il y en a plus qu'assez !

vendredi 27 avril 2012

"La Mémoire de l'eau : Première partie" de Reynès et Vernay (Dupuis)

O O O O O

Une nouvelle vie commence pour Marion et sa mère Caroline qui vient d'hériter d'une maison sur une côte rappelant une Bretagne sauvage. Elles passent d'une vie citadine à une vie rurale où les anciens règnent sur les souvenirs.
Marion, jeune fille plutôt cool, se fait à cette vie en se baladant en bord de mer mais sa curiosité va s'avérer être un vilain défaut quand elle s'aventurera dans des lieux hostiles pour comprendre le sens d'étranges sculptures.

L'intrigue et la pression des présages et légendes sont posées dans ce premier tome, et c'est assez bien fait pour attendre le deuxième sans trop d'impatience. Oui c'est intelligent de finir un tome de série (que ce soit en BD ou en roman) avec juste ce qu'il faut de suspense puisque les fins qui sont une avalanche de questions et de rebondissements sans réponses donnent la même envie frénétique d'avoir la suite que celle d'une cigarette après un voyage de 20 heures. Le résultat est souvent le même dans les deux cas : c'est pas très bon.

Conseillé dès 10 ans - Série en 2 tomes
 

vendredi 13 avril 2012

Sale ère

J’suis pas vulgaire d’ordinaire
mais ces salaires après des masters
c’est la misère, putain de sa mère.

Je ne suis pas la seule à le faire
ce constat de la nouvelle ère,
sur lequel s’accordent ouvrières ou fonctionnaires.

Quelques années en arrière,
avoir des cursus universitaires
dégueulant de la gibecière
ça ouvrait des portières,
voire, ça portait dans les airs.

C’est générationnel, ça donne un ulcère
à des presque trentenaires
qu’on prend encore pour des stagiaires.

On en vient à se contenter
de la durée déterminée
en oubliant que l’avenir se doit déterminant.

On vit comme on peut
en attendant des jours fructueux
et en s’avouant qu’il y a plus miséreux
que nos euros rendraient heureux.

Qu’y faire si notre salaire
doit se calquer sur un mode de vie largement bénéficiaire
si proche de la frontière horlogère.
La banquière n’en a que faire
quand on est à découvert.
Elle oublie que…

C’est générationnel, ça donne un ulcère
à des presque trentenaires
qu’on prend encore pour des stagiaires.


Texte écrit pendant la scène ouverte Slam proposée dans le cadre de La Semaine de le langue française et de la francophonie à Annemasse


Réclame

Allez ! Ose, mon âme ! Confie-toi telle la femme à son amant après des transports amoureux long courrier ou de courte durée.

Ne te brime pas de donner trop peu de toi ! Donner par bribe c’est toujours donner. Alors confie-toi par grains et à coups naturels sans goût. Ce déblatérage dans les règles de l’âge me ferait du bien.

Autrement tais-toi, et on dira que tu es un mystère…

Vas-y ! Exclame-toi mon âme ! Dis des idioties, des inepties et autres dents de scie, mais, je t’en prie, laisse échapper des bouts de toi qui viennent de chez moi.
C’est que tu pèses ton poids et que, mon côté penchant me donne des airs de cerveau des pellicules d’antan.

Autrement tais-toi, et on dira que tu as du caractère…

Raconte-toi ! Invente-toi des histoires, échappe-toi et oublie-moi dans le noir. Aligne-toi sur les autres sans espoir, confie tes cauchemars pour qu’enfin je songe à relever le front.

Autrement tais-toi et laisse-moi agir ; et si je tombe à terre, je m’en prendrai à Voltaire et à son croche-patte au code Rousseau 2012.


Texte écrit dans le cadre de La Semaine de la langue française et de ses dix mots extraits de l'oeuvre de Rousseau.


jeudi 12 avril 2012

"Animal lecteur T03 : On peut pas tout lire ! " de Sergio Salma et Libon (Dupuis)

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Troisième volet des aventures du gérant d'une librairie BD qui est, si ce n'est au bord du gouffre, en tous cas au bord de la crise de nerfs face à certains clients.

Le format en longueur est amusant et donne ses lettres de noblesse à la BD humoristique. J'étais déjà morte de rire avec les planches des deux premiers tomes et je ne crois pas qu'il faille être libraire ou spécialiste pour comprendre. En même temps - et on me passera la comparaison - on ne doit pas être prof pour rire aux Profs ou infirmier pour aimer Les femmes en blancs.

L'art de l'humour et du dessin d'Animal Lecteur réside dans le fait que les réactions et les évènements auxquels notre libraire débordé est confronté peuvent appartenir à n'importe quel métier dont le quotidien est d'être confronté à tous les publics et toutes les envies.

A consommer sans modération...

Conseillé dès 12 ans - Série en cours

mercredi 28 mars 2012

Fin de la pause... Retour au jeu !

Après un long et bon voyage en Semaine de la langue française et de la francophonie à Annemasse, je reprends le chemin des bonnes habitudes de lecture et d'écriture.

Concernant la première je lis le dernier Willa Marsh, Meurtres au Manoir, qui me prend bien dans ses filets pour le moment, et Le Pont des Arts de Catherine Meurisse qui, après Mes Hommes de lettres s'attaque aux peintres et c'est toujours aussi bien (Je ne crois pas qu'il faille s'y connaître en art mais par contre il faut aimer son dessin)

Pour l'écriture, les ateliers et la scène ouverte Slam de la semaine dernière m'ont remise sur les rails que je dois d'ailleurs prendre à toute vitesse pour répondre à des concours d'écriture. Ces textes se trouveront vite dans ma bulle après peaufinage...

lundi 12 mars 2012

"Athos en Amérique" de Jason (Carabas)

O O O O O

Jason a un univers spécial, que j'ai découvert avec Chhht ou J'ai tué Adolf Hitler, dans lequel le cynisme et la fatalité rejoignent la simplicité d'un trait unique.

J'adore ce genre d'ambiance et de BD qui pète pas plus haut que son cul mais, pour autant, je ne suis pas fan des historiettes de Jason. J'aime leurs scénarios et leurs fonds mais pas le fait qu'elles soient sous forme de recueil car, ses personnages ayant toujours les mêmes traits, il faut oublier qui ils ont été dans une histoire pour entrer dans la suivante.
J'avais déjà été déroutée par Low Moon et autres histoires qui suit la même construction.

Attention cette lecture reste un bon moment mais maintenant je saurai que je ne lirai Jason qu'en "grande histoire" comme L'île au cent mille morts (scénario de Vehlmann) qui est vraiment génial.

Conseillé dès 16 ans - One shot

lundi 5 mars 2012

"La Page blanche" de Boulet et Pénélope Bagieu (Delcourt)

O O O O O

Une jeune fille se réveille sur un banc parisien sans se rappeler de ce qu'elle a vécu, de ce qu'elle est vraiment et d'où elle doit aller se réfugier.
Heureusement pour elle, elle est intelligente et possède un certain pouvoir de déduction qui lui permet de reconstituer le puzzle de son identité. Elle retrouvera sa maison, son nom et, après quelques jours, elle se rendra compte qu'elle a un travail qui la réclame.

Le scénario de Boulet tient quand même en 200 pages et on en demanderait presque plus. L'histoire d'Eloïse est à la fois flippante, drôle, tendre, sarcastique et épique tant l'ordre des choses est bouleversé. J'adore ! Je suis une "fan de la première heure" de Pénélope Bagieu (et de son humour quand elle signe seule) donc je ne saurais que conseiller de lire La Page blanche et de découvrir ou redécouvrir ces deux auteurs-illustrateurs de talent.

Mention spéciale pour les pages 116-117 représentant "un appartement vu du ciel" avec tous les objets qui se trouvent dans chaque pièce... J'ai imaginé le mien vu du ciel et j'ai pris peur !

Conseillé dès 16 ans - One shot

jeudi 16 février 2012

"Sous-Sols" de Pierre Wazem et Tom Tirabosco (Futuropolis)

O O O O O

Avec la même esthétique et le même format que La fin du monde (Futuropolis) Wazem et Tirabosco ont remis le couvert.

Une ville vit un semblant de fin du monde alors qu'elle est plongée dans le noir depuis trois semaines. Parmi les citadins de l'ombre se trouvent une jeune fille solitaire qui s'ennuie, une femme seule depuis que son mari a disparu trois semaines auparavant et un jeune homme assez perdu pour braquer cette femme. Parallèlement une jeune femme se réveille dans les sous sol du CERN et de son accélérateur de particules dans lequel erre un scientifique sans repères et rodent d'affreux loups.

Comment passer des sous-sols à la surface ? Comment savoir qui on est ? Comment sortir de situations qui n'ont pas été choisies ? Comment accepter ce qu'on a refoulé ? Voilà des questions qui trouveront leurs réponses au fil des pages.
C'est un bon album à cheval entre rêve et réalité, avec la patte de Tirabosco que j'aime, mais je ne suis pas sortie complètement ravie de cette lecture. Peut-être un problème de rythme...

Conseillé dès 15 ans - One shot

samedi 4 février 2012

"Tarja" de Jean-Noël Sciarini (La Joie de Lire - Encrage)

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J'en ai entendu parlé du premier roman de Jean-Noël Scarini !!! C'est le coup de coeur de la librairie Tatulu qui ne tarit pas d'éloge sur ce roman pour les grands ados (et les adultes)

Tarja est une lycéenne genevoise, bonne élève, cultivée, admirative d'Einstein mais... elle se retrouve enceinte alors qu'elle a déjà une réputation de salope. Un groupe facebook l'accable pour sa capacité à ouvrir les jambes dès qu'elle ouvre son cœur, sa meilleure amie est décédée d'une overdose et son meilleur ami tente tant bien que mal de lui faire dire qu'elle est une fille bien.
Pour tout arranger, le père de son enfant est un de ses professeurs et son père à elle est un inspecteur académique qui n'admet pas qu'elle veuille garder l'enfant. Tout cela mis bout à bout, la jeune fille se retrouve à Berne chez sa tante où elle se reconstruira loin des cancans et du mal-être qui la hantent.

L'écriture est rythmée et efficace avec de la poésie à chaque coin de phrase. L'histoire est rondement menée grâce à la structure du récit et à cet effet de "boucle bouclée" alors qu'on commence sur le chapitre de la mort et qu'on termine sur celui de la naissance.
Si on ne lit pas le livre d'une traite, l'histoire de Tarja reste dans un coin de notre tête puisqu'on veut savoir comment elle va terminer.
Seul bémol : les six dernières pages sont de trop et un peu lourde. Le roman aurait pu se terminer avant.

Conseillé dès 14 ans

Angoulême, Cyril Pedrosa et moi

Quand le palmarès officiel du festival de BD d'Angoulême sort, je suis souvent déçue, étonnée et/ou en proie à la question "mais qu'avait bu le jury quand il a choisi de primer tel ou tel album ?" (le prix du meilleur album pour Pascal Brutal ou le prix jeunesse pour Chronokids en sont des exemples)

Il y a un juste milieu entre encenser un album pseudo graphique ravissant les bobos et valoriser des auteurs qui n'en ont pas besoin tellement on leur offre de vitrines et de tapis rouges. Et ce juste milieu n'est pas toujours atteint à mon goût... mais cette année je suis contente ! 

Contente que Guy Delisle ait reçu le prix du meilleur album pour Chroniques de Jérusalem et que le manga ait eu la part belle pour deux prix ; bien que j'adore Arthur de Pins, je suis sceptique quant au prix jeunesse attribué à son Zombillenium.

Enfin je n'ai pas encore lu Portugal de Cyril Pedrosa (Prix Fnac) mais c'est un auteur-illustrateur qui m'intrigue dans le bon sens du terme.
Il n'est jamais là où on l'attend car il sait moduler son style et ses inspirations. 

Quand on lit Les cœurs solitaires, Trois ombres et Auto bio on slalome entre des registres, des styles et des traits différents. Pour autant ils sont marquants par leur tendresse, leur noirceur ou leur humour : je les ai lus il y a longtemps mais ce sont les trois impressions qui me restent.

Je n'ai entendu que du bien de Portugal et j'ai hâte de m'y mettre...

jeudi 19 janvier 2012

"Nola" de Perluigi Cothran, Chris Gorak et Damian Couceiro (EP - Atmosphères)

O O O O O

Dans une Nouvelle Orléans enfouie sous les décombres du passage du cyclone Katrina, une jeune femme, Nola, se réveille défigurée et seule dans un hôpital désert.
Elle comprend rapidement qu'on l'a laissée pour morte suite à un accident de voiture dont elle n'aurait dû réchapper. Elle décide de se venger de ceux qui l'ont mise dans cet état.
Sa quête de vengeance la mènera à découvrir des secrets et des réponses à des questions sur son père.

Nola est clairement présenté comme un comics et je peux avoir du mal avec ce genre de BD mais, là, le dessin s'échappe un peu du genre et le rythme choisi est parfait pour l'histoire. On suit en haletant cette jeune femme sans problèmes apparents qui devient d'une minute à l'autre une terrible mercenaire masquée. C'est passionnant et flippant en même temps.

Conseillé dès 14 ans - One shot

mercredi 18 janvier 2012

"Ash" de François Debois et Krystel (Soleil Prod - 1800)

O O O O O

ASH (l'Anguis Seductor Hominum) est libérée par Faust, après des années de sommeil, mais elle s'échappe de ses griffes malfaisantes pour découvrir qui elle est vraiment dans les rues d'une Prague viciée.
Dans sa quête d'identité elle va être sauvée et guidée par une bande de petits voleurs qui, grâce à un tour de malice, vont lui faire intégrer un pensionnat de jeunes filles riches en tant que servante. Pendant qu'elle s'acquitte de son travail et se rend curieuse de la vie des jeunes filles qu'elle côtoie, ils cherchent à savoir qui elle est tout en tachant de comprendre le dessein de Faust.

Au fur et à mesure de l'histoire on sent bien que Ash n'est pas une enfant de cœur et qu'elle est loin de n'avoir fait que des choses catholiques avec ses visions de sorcière.
Bien que le graphisme - un mix d'esthétique manga et gothique qui serait parfait pour une histoire de vampires - serve l'histoire, je me suis un peu perdue dans le rythme s'attardant sur des petites choses et ne détaillant pas ce qui devait l'être, à mon sens. Et la fin est assez décevante pour être bâclée.

Bien que ce ne soit pas mon meilleur moment de lecture j'attends de voir ce que Krystel fera par la suite.

Conseillé dès 12 ans - Série en 2 tomes

mardi 17 janvier 2012

"Le Mangeur d'histoires" de Fabrice Lebeault (Dupuis)

O O O O O

A la fin du XIXème siècle, le corbeau, personnage d'une longue série de romans, se retrouve dans le monde réel après avoir quitté le monde des imaginés (personnages fictifs) par une mystérieuse porte.
Il hante un jeune journaliste et auteur, Fortuné, qui tente de débusquer les mauvais auteurs de saga en les accusant de plagiat. Le problème est que, comme il est le seul à voir et à parler avec le corbeau, il passe pour un fou et commence à se retrouver seul. Le but du corbeau est d'obtenir son aide pour retourner d'où il vient.
Parallèlement à leur enquête littéraire, une enquête criminelle sur les trace d'un tueur en série commence à faire grand bruit.

L'intrigue est bien menée en suivant ces deux personnages antinomiques et la fin est déroutante quant aux liens étroits entre réalité et fiction. Il y a sûrement plein de références littéraires qui m'ont échappée mais je me suis laissée aller à cette histoire bien qu'elle eût mérité plus de pages.

Conseillé dès 14 ans - One shot

Une nouvelle année et ça repart

Après une pause hivernale de lecture due aux fêtes, à l'organisation d'un anniversaire et autres petites choses occupant mes journées au point de me mettre KO à peine le soleil couché, je me remets au bullage.
Je ne prends pas la bonne résolution de lire plus, je sais que l’écoulement du temps m'en empêchera mais je tâcherai de me faire plaisir au mieux...

Bonne année à vous bulleurs à l'occasion.