samedi 24 novembre 2012

"Le Train des orphelins T.01" de Philippe Charlot et Xavier Fourquemin (Bamboo - Grand Angle)

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Dans les années 20 aux Etats-unis, des enfants de tous âges (orphelins ou non) font l'objet d'une traite des orphelins. Ils embarquent dans un train qui fera escale dans chaque patelin voulant permettre à ses habitants en mal d'enfants, ou de main-d'oeuvre, d'adopter. Certains préparent l'accueil alors que d'autres décident de faire cela sur la place publique comme s'il s'agissait d'une foire aux bestiaux. 
Dans cette histoire une fratrie menée par Jim, dont le père ne peut plus s'occuper, va devoir faire face à l'abandon et à la séparation. Mais des amitiés se lient dans le train : des connaissances qui resurgissent 70 ans plus tard...

J'avoue que je ne connaissais par l'histoire vraie de ces orphelins et le scénario de Philippe Charlot est assez bien ficelé pour en montrer les limites et les dérives et surtout pour donner envie de lire la suite immédiatement (Janvier 2013). Xavier Fourquemin a su adapter son dessin (complètement différent de celui de La Légende du Changeling) à cet univers dans lequel on s'attache très facilement aux personnages.

Une réussite pour laquelle je conseille de prendre un billet...

Conseillé dès 11 ans - Série en cours

jeudi 22 novembre 2012

"Les Folies Bergères" de Zidrou et Francis Porcel (Dargaud)

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Nous voilà immergés dans les tranchées françaises de la Première Guerre Mondiale alors que les troupes vivent en espérant des lendemains meilleurs, au point de baptiser leur camp "Les Folies Bergères" en hommage au fameux cabaret où elles comptent bien fêter la fin de la guerre.
En attendant un soldat pense à sa femme qui attend leur enfant, un prisonnier survit à une fusillade, un prêtre va être confronté à cette horreur, une hiérarchie pèse, une petite fille se retrouve dans le no man's land et la folie ne fait pas partie que du nom du camp mais de chacun.

L'histoire est forte, le scénario est bon, le graphisme est puissant par le trait et l'univers noir et blanc teinté de couleur quand la vie de ceux qui attendent est évoquée.
C'est vraiment une bonne BD que je la conseille vivement, pas seulement parce que j'adore le travail de Zidrou mais aussi parce qu'elle laisse perplexe une fois terminée.
Je reste sur ma faim quant au dessin qui aurait mérité d'être mieux mis en valeur en étant un poil moins sombre, et ce, sans dénaturer l'histoire.

Il faut parfois se concentrer pour distinguer les différents éléments d'une scène, et c'est certainement voulu, mais cela m'a gênée. Vous me direz : c'est un détail...

Conseillé dès 16 ans - One shot

jeudi 8 novembre 2012

Bibliotasque #4

Oyez Gens de France et d'ailleurs !

Je, Francois Villon, je voudrais me suicider mais j'ai pas le temps. Mon oeil de Pâques a trop souffert des longues peines, conséquences de la ballade pour un père oublié. Les lois de la gravité m'ont fait tomber assez bas pour que ma Darling fasse de moi un Montespan cocu bien triste.

Borderline, bord cadre et au bord du gouffre, je prends le métro Charly 9 et descends à l’arrêt Ô Verlaine pour enfin atteindre mon salut : le magasin des suicides. Mon choix se porte sur le poison "over the rainbow pour Rimbaud".
- "Mangez-le si vous voulez mais on ne fait qu'à emporter", me rappelle la vendeuse.

Je m’exécute à peine le pas de la porte franchi, j'entends peu à peu les bruits de la ville se mettre en veille et je m'éteins.


Jean Teulé

samedi 3 novembre 2012

"Le Magasin des suicides" de Oliver Ka et Domitille Collardey (Delcourt)

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Inspiré du roman de Jean Teulé (que je recommande vivement et avec insistance) cette BD nous fait entrer dans le magasin des suicides tenus par les sinistres cyniques Tuvache. Ils vendent une porte de sortie à ceux qui veulent en finir avec la vie à coup de pendaison, d'immolation, de poison ou de bonbons à l'arsenic. Fatalistes, pessimistes, un brin déprimés, mais pas suicidaires, les membres de cette famille mènent bien leur affaire à un détail près : le petits dernier de la famille, qui aime les couleurs, la musique festive, la beauté... Bref la vie ! Ce gamin mettra en péril - ou pas - la vie du magasin et de sa famille.

Bien que j'ai lu le roman il y a un moment, l’adaptation est fidèle. Le lecteur s'invite dans la maison des Tuvache comme dans une maison de poupées grâce au perspectives et aux "coupes transversales" des premières pages. Je ne connaissais pas le travail de Domitille Collardey qui prend soin à mettre du mouvement dans chaque pièce de cette maison et qui y livre des détails qui servent très bien l'histoire. Le coloriste, Max de Radiguès, a fait un super boulot appréciable notamment à chaque apparition d'Alan Tuvache.

La BD m'a fait autant d'effet que le roman et aurait pu aller jusqu'à me faire autant pleurer si la fin avait été développée sur plus de pages. Elle était un peu trop rapide à mon goût.

Conseillé dès 15 ans - One shot