mercredi 27 février 2013

"Piege nuptial" de Christian De Metter (Casterman)

O O O O O

Nick, un Américain avec un besoin d'aventure, part à la découverte du désert australien. Il y achète un van et se laisse pousser sur les routes. Il y prendra une auto-stoppeuse, Angie, 21 ans, sortie de son patelin perdu dans le bush pour découvrir du pays. Il se passe ce qu'il doit se passer et une aventure, que Nick pensait sans lendemain, débute. Ne se rendant pas compte de l'esprit tordu de sa princesse du cru, il va se retrouver piégé, marié, futur papa et séquestré dans le pire bouze australien où la consanguinité serait la solution à bien des problèmes. A sa place, vous vous barreriez vite fait et c'est ce qu'il compte faire...

Je n'avais pas encore lu De Metter dont j'ai toujours entendu beaucoup de bien et cet album confirme la rumeur. Le trait colle parfaitement à la situation, les dialogues et les ambiances sont bien choisis, le rythme est niquel, c'est un bon album qui donne envie de lire l'histoire originale puisque c'est l'adaptation du livre du même nom de Douglas Kennedy.

Je vais donc me mettre à De Metter et particulièrement à Marilyn et à Shutter Island. 

Conseillé dès 16 ans - One shot 

jeudi 7 février 2013

"Lily" (Pierre Perret)

On la trouvait plutôt jolie, Lily,
Elle arrivait des Somalies, Lily,
Dans un bateau plein d'émigrés
Qui venaient tous de leur plein gré
Vider les poubelles à Paris.

Elle croyait qu'on était égaux, Lily,
Au pays d'Voltaire et d'Hugo, Lily,
Mais pour Debussy en revanche
Il faut deux noires pour une blanche
Ça fait un sacré distinguo.

Elle aimait tant la liberté, Lily,
Elle rêvait de fraternité, Lily,
Un hôtelier rue Secrétan
Lui a précisé en arrivant
Qu'on ne recevait que des Blancs.

Elle a déchargé des cageots, Lily,
Elle s'est tapé les sales boulots, Lily,
Elle crie pour vendre des choux-fleurs
Dans la rue ses frères de couleur
L'accompagnent au marteau-piqueur.

Et quand on l'appelait "Blanche-Neige", Lily,
Elle se laissait plus prendre au piège, Lily,
Elle trouvait ça très amusant
Même s'il fallait serrer les dents
Ils auraient été trop contents.

Elle aima un beau blond frisé, Lily,
Qui était tout prêt à l'épouser, Lily,
Mais la belle-famille lui dit nous
Ne sommes pas racistes pour deux sous
Mais on veut pas de ça chez nous.

Elle a essayé l'Amérique, Lily,
Ce grand pays démocratique, Lily,
Elle aurait pas cru sans le voir
Que la couleur du désespoir
Là-bas aussi ce fût le noir.

Mais dans un meeting à Memphis, Lily,
Elle a vu Angela Davis, Lily,
Qui lui dit viens ma petite sœur
En s'unissant on a moins peur
Des loups qui guettent le trappeur.

Et c'est pour conjurer sa peur, Lily,
Qu'elle lève aussi un poing rageur, Lily,
Au milieu de tous ces gugus
Qui foutent le feu aux autobus
Interdits aux gens de couleur.

Mais dans ton combat quotidien, Lily,
Tu connaîtras un type bien, Lily,
Et l'enfant qui naîtra un jour
Aura la couleur de l'amour
Contre laquelle on ne peut rien.

On la trouvait plutôt jolie, Lily,
Elle arrivait des Somalies, Lily,
Dans un bateau plein d'émigrés
Qui venaient tous de leur plein gré
Vider les poubelles à Paris.